Mutations de la relation au travail dans le Social- Partie 1 : le choix d’orientation
le 02/01/2022
Le Social en mouvement
Nous sommes nombreux à constater des mutations dans les caractéristiques et les comportements des travailleurs sociaux, depuis une dizaine d’années. Que s’est-il passé ? Prolétarisation du travail social avec la perte d’estime et d’image des métiers du Social ? Dévalorisation de l’action sociale, en général, de plus en plus associée à des publics décriés ? Perte du sens du travail ?
Il est bien difficile sur un tel sujet d’échapper à des stéréotypes, ou à des jugements à l’emporte-pièce sur le thème « Avant c’était mieux ».
Plus difficile encore est de trouver des lignes directrices pour caractériser ces mutations et ces changements dans les motivations, l’attitude professionnelle, ou la relation au métier, des nouveaux travailleurs sociaux. Et encore plus de tenter de décrire et expliquer ces changements.
Et pourtant, ça change ! De nombreux professionnels en poste constatent par exemple que les stagiaires, en formation de travail social semblent avoir une tout autre attitude que celle qui prévalait encore dans les années 90 et 2000.
Que s’est-il passé ? Prolétarisation du travail social avec la perte d’estime et d’image des métiers du Social ? Dévalorisation de l’action sociale, en général, de plus en plus associée à des publics décriés, critiqués, quand ils ne sont pas soupçonnés de fraude ou de délinquance ?
Baisse du niveau général des étudiants et des jeunes en formation, peu enclins à écrire, réfléchir, et encore moins à lire ?
Perte de vitesse de la notion de « mission », et baisse du militantisme, voire des « vocations », de la conscience sociale en général et politique en particulier ?
Il serait facile, à partir de tels jugements de basculer dans un déclinisme, sans recul et surtout sans analyse. On se complairait, dans notre secteur, comme dans beaucoup d’autres à opposer les « Anciens » et les « Modernes » et à attribuer aux premiers la Vertu, et aux seconds tous les vices.
On ne peut pas attribuer des mutations profondes dans les représentations et le sens que les nouveaux travailleurs sociaux donnent à leurs fonctions, à leur travail au simple effet « de l’air du temps ». Il convient à l’inverse de repérer des changements majeurs et effectifs dans les modes de recrutement, de formation, de stage, les conditions d’emploi et d’envisager leur impact.
Laurent OTT